COLORS OF INDIA

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Lundi 17 octobre - Bundi

J'ai très bien dormis dans cet hotel. Le matin je suis monté sur la terrasse du toit pour prendre le petit déj. Ils proposaient des toast au miel, du café au lait ou du chaï et des omelettes natures. L'endroit était très reposant, d'autant plus que la vue était magnifique. Je pouvais admirer toute la ville : le fort sur la colline, le lac en contre-bas, et une famille de singes qui se balladait de toits en toits. Il faisait chaud mais sans plus, et le ciel était sans nuages. Je me suis dit que c'était l'occasion de louer une moto. D'ailleurs à deux pas de l'hotel se trouvaient deux magasins qui proposaient de louer des mobilettes ou des scooters. J'ai demandé si il fallait obligatoirement le permis, le mec m'a répondu que non, uniquement le passeport. Alors j'ai pris ma bekane et j'ai fais le tour de la ville et ses environs. Vous pouvez pas vous imaginer l'effet que ça m'a procuré de rouler par mes propres moyens sur les routes indiennes...y'a pas mieux en vrai ! Absence totale de panneaux, aucun code de la route, tout marche au feeling. La voilà ma liberté ! La vitesse, cette sensation de se détacher de tout, dans un décor de rêve, dans ce pays que j'aime tant. Il y avait de très beaux camions superbement décorés, ça doublait par la droite et par la gauche et il fallait rouler sur la gauche. Y'a pas mieux pour rassasier un manque d'adrénaline. C'était vraiment génial. Ce fut l'un des moments où j'ai le plus profité et où je me suis le plus amusé.

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Surtout que l'air était plus pur que les autres villes que j'avais faites jusque là. Et il y avait beaucoup moins d'insalubrité. Dans certaines villes, je me demandais carrément pourquoi ils mettaient des poubelles publiques dans les rues, une fois j'ai vue un éboueur vider la poubelle publique dans la rue, et la replacer tranquillement ! L'Inde mérite mieux que ça. Le pays de Gandhi, prônant la philosophie sur l'harmonie parfaite des éléments et qui adopte un régime quasi cent pour cent végétarien en insistant sur les mots respect de la faune et de la flore, n'applique en rien les mesures écologiques. Manque de moyens ou de volonté, peut-être les deux. En même temps, je n'ai pas vu toute l'Inde, et peut-être que ce n'est pas comme ça partout. Mais quel dommage ! L'Inde est un véritable joyaux, pourquoi tant de négligence ? Je pense aussi que l'Inde, à la base étant un des pays du tiers-monde (pourtant en cours de développement!) est en grande partie considéré par les puissances du monde comme étant une véritable décharge. Dans ce monde, malheureusement, malgrés les religions et coutumes différentes, une seule chose mettra tout le monde d'accord (ou presque!) : l'argent. Tous les pays développés doivent refiler leurs produits périmés à l'Inde...Bon, je ne vais pas me lancer dans un tel discours, parce que premièrement, je ne suis pas assez callé sur le sujet, je dis juste ce que j'en pense en me  basant sur ce que j'observe ici, et deuxièmement, ça me met hors de moi.

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Mais revenons-en à Bundi, ahhh Bundi ! Magnifique, propre, l'air pur...J'ai passé au moins 3h à rouler sans m'arrêter. Sauf pour faire quelques photos, et aussi pour faire le plein. Je roulais donc avec ma bekane quand soudain...celle-ci s'est mise à ralentir sans que je ne puisse rien y faire, j'avais beau accélérer, elle s'arrêtait petit à petit. J'ai d'abord pensé à un manque d'huile mais j'avais fait le plein 2h avant. Bizare. Tant pis, ce sont les aléas du voyage qui nous permettent par la suite d'en garder de très bons souvenirs ! Le genre d'anecdotes sympa qu'on prend plaisir à se remémorer. Donc, je me suis mise sur le bord de la route et j'ai réfléchis à comment remédier au problème. J'étais seule, la route était désertique car je m'étais assez éloigné de la ville, et pas même un passant. Rien. J'ai donc pris ma bekane et je l'ai poussé sur une vingtaine de mètres. A ce moment là, est arrivé une moto avec 3 indiens d'environ trente ans, qui se sont arrêté juste à côté de moi en me regardant curieusement et m'ont demandé quel  était mon problème. Je leur ai fait comprendre que c'était peut-être l'essence qui manquait. Alors ils se sont mit à regarder, à chercher, bidouiller, dévisser, etc...Ils ont mit la bekane dans tous les sens ! Pour me faire comprendre au final que j'avais toujours de l'essence mais qu'il n'y avait rien à faire. Ils m'ont sortit une pièce cassé : elle ne ressemblait plus à rien. Apparament ça ne venait pas de moi, elle était usé depuis longtemps. Alors ils ont commencé à me faire des signes pour me dire de monter sur leur moto.

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Le premier indien conduisait, je me suis mise au milieu, derrière moi s'était placé le deuxième indien. Donc déjà, on était à trois sur la première moto (la leur), le troisième indien c'était mis sur la bekane en panne. L'indien derrière moi tenait un châle que le troisième indien avait attrapé et enroulé autour de sa main et du guidon de la bekane. En gros, on a tiré la bekane en panne avec la moto en marche. C'était assez comique comme situation. Heureusement, ils m'ont ramené jusqu'au magasin où j'avais loué la mobilette, qui se trouvait en plein centre de Bundi. Et ce n'était pas du tout leur route. Une fois arrivé à la boutique, j'ai expliqué le problème au mec qui s'est montré tout à fait compréhensif, et qui du coup, m'a fait payé seulement le tier du prix. J'ai donné 300 rupees aux indiens (100 pour chacun) afin de les remercier de leur aide, mais ils ont refusé, j'ai été obligé de leur mettre de force dans leur poche de chemise. Ils ont rigolé mais ont finalement accepté. J'ai trouvé que c'était la moindre des choses, car ils avaient perdus du temps avec cette histoire et s'était cassé la tête à chercher une solution.

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Après ça je suis allé me payer une bouteille d'eau et j'ai discuté avec des gamins qui sortaient de l'école. Ils étaient vraiment trop beaux avec leur petit uniformes et leur sac à dos. Les filles avaient des petites tresses et des jupes bleu. Les garçons portaient des petites chemises blanches. Ensuite, je suis retourné à l'hotel pour récupérer mes affaires et j'ai commandé de quoi manger à emporter pour mon trajet en train, au restaurant de l'hotel. J'ai de nouveau pris un rickshaw direction la gare. J'ai dormi en AC, je me souviens avoir eut peur que le mec qui dormait au-dessus de moi me tombe dessus ! Pour la première fois, je me trouvais dans le lit du bas. Enfait depuis le début, il n'y avait que des lits superposés, parfois c'était deux lits superposés, parfois trois ! Mais j'étais tout le temps tout en haut. A 3h30 du matin j'ai changé de train...Comme il était en retard, j'ai attendu jusqu'à 5h du matin sur le quai de la gare, assise sur mon sac. Lorsqu'il est arrivé, j'ai rejoins ma place en sleeper et j'ai dormi pendant environ 3h.

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Mardi 18 octobre

A 8h du matin je suis arrivé à la gare de Jhansi, puis j'ai pris un bus direction Khajuraho ! La ville des temples dédiés au tantrisme. Pas le temps de visiter Jhansi, un bus partait juste au moment où j'arrivais.

 

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Le trajet en bus a bien duré 4 à 5h et ce fut une véritable torture. INSUPORTABLE ! Si j'ai tant souffert c'est parce que je savais que la ville valait vraiment le coup. Aucun train ne délivrait à Khajuraho, en tout cas, pas en provenance de Bundi. Il y a un aéroport à Khajuraho, mais je n'avais pas le budget et ce n'était pas dans mon itinéraire. Et puis, les trains, les bus, me rapprochent plus de la population indienne et me permettent de "me fondre dans la masse". Dans le bus, je n'en pouvais plus; il faut dire qu'entre mon trajet en train et mon manque de sommeil, ajoutés au bruit infernal des klaxons et aux secousses dûent aux routes  en très mauvais état, la nausée m'est facilement venue. Dans le bus nous étions tous collés les uns aux autres et il faisait très chaud mais les fenêtres s'ouvraient à peine. Il y avait des odeurs insoutenables dans certains endroits où nous passions. En plus, m'est venue une forte envie de pisser, et je n'avais plus d'eau. Tout ça a fait de ce trajet un véritable enfer pour moi. J'avais l'impression que jamais le bus n'arriverai à destination !

 

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Un point positif, au bout de 3h je me suis endormie. Quand je me suis réveillé, j'avais un gosse à côté de moi qui écoutait "chammak challo", le nouveau titre phare du film "Ra.One" qui va bientôt sortir ici...Comment je suis au courant ? Tout simplement parce que c'est un des derniers films de Shahrukh Khan !!!!! Le film sortira le jour de la fête de Diwali (considéré comme le nouvel an pour les hindous) autrement dit "la fête des lumières". Mais on en reparlera le moment venu. Donc, j'ai pas mal discuté cinéma avec cet adorable gosse, et le trajet s'est terminé plus rapidement. De plus, par ma fenêtre je voyais les champs de céréales, les troupeaux de vaches et les petits villages typiques de la région (l'état du Madhya Pradesh). Toutes ces belles couleurs ! J'avais déjà hâte de descendre du bus et d'aller chanter et danser avec les groupes de femmes en saree ou encore d'aller aider celle-là à traire le lait de sa chèvre, ou tiens ! d'aller écouter ce vieillard assis sur sa pierre sous l'arbre ! Je suis sûre qu'il a un tas de trucs intéressants à raconter celui-là ! Oh et ce groupe de danseurs là-bas ! Je me sens attirée j'ai envie de danser avec eux et de rire et de tourner au rythme des tambours sans ne plus m'arrêter ! Et ce temple au loin perdus dans les broussailles ! Un véritable joyaux aux couleurs de l'arc-en-ciel perdus dans les herbes sèches ! Et là encore quelles sont ces drôles de construction en terre et en paille séchés ? Serait-ce des maison ou des abris pour animaux ? Et cette vue...*soupir* ahhhh L'Inde ! Quel beau pays ! Mon Inde ! Je T'aime ! I love you ! Main tumse pyar karti hun !

 

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