PREMIERE JOURNEE EN INDE वन्दे मातरम्

  

(photo by me)

Mercredi 12 octobre 7:04 p.m (heure où j'écris ces lignes)

Voilà ma première journée à Mumbai ! J'ai marché environ 1h sillonant les rues colorées de la ville, ça grouillait de monde et chaque vendeur s'accrochait à moi comme un vautour pour me vendre sa camelote. Qu'est-ce que je ferai d'un rickshaw miniature, d'un gros ballon géant ou d'une glace à priori inmangeable ? C'est pour cela qu'il est nécessaire de savoir dire "NON" d'un ton bien ferme. Mais le plus dur, c'est quand des femmes viennent te voir et t'accroche un bracelet de fleur à la main de force, alors que tu n'a rien demandé, en te demandant de l'argent en échange. Je peux vous dire que ces femmes là je les repère à 100m et je pars en courant dans le sens inverse...Dans les rues, vous ne pouvez pas vous imaginer comme l'odeur est particulière...ça sent bon et très mauvais en même temps : le poisson pourrit, les excréments mélangés à de bonnes odeurs de cuisine traditionnelle. Une horreur et un délice en même temps, on ne sait plus où donner du nez.

Pour ma première journée j'ai préféré manger au mac do, pour commencer cela me paraissait plus fiable (le temps de regarder un peu pour voir quel restau serait sympa et sans prendre de risques), je ne comptais pas tomber malade dès le début, ça aurait été dommage. Après ça j'ai pris un taxi direction la Gateway of India, autrement dit "la porte de l'Inde", immense monument symbolisant le passage emprunté par le roi d'angleterre Georges V à sa première arrivée en Inde, et de son épouse la reine Mary. A cet endroit il y avait beaucoup de touristes indiens, et un bon nombre d'entre eux ont souhaité se faire prendre en photo avec moi. J'ai eu beaucoup de succès et c'est là que je me suis dis que j'aurai pu faire carrière dans le cinéma à Mumbai. Enfin, je me suis surtout dis que j'étais la principale attraction du jour, plus encore que la Gateway...On aurait dit qu'ils étaient venus spécialement pour me voir. Mais c'était vraiment sympa : Ils voulaient qu'on se prenne en photo en train de se serrer la main comme si j'étais présidente, d'autres me posaient des questions du style : d'où es-tu ? Quel est ton nom ? Es-tu mariée ? Il y a même un homme qui m'a accroché un bracelet jaune et rouge et qui m'a fait un tikka sur le front avec son doigt avec de la poudre rouge, après ça il m'a jeter quelques gouttes d'eau parfumée et s'est mis à prier les yeux fermés en posant sa main sur ma tête. A la suite de ça il m'a dis que j'allai me marier demain ! Ce qui m'étonnerai beaucoup, à moins que mon chéri débarque en Inde d'ici là, mais il faut pas rêver.

  

      (photo by me)

A un moment j'ai rencontré trois indiens fort sympathiques, on a fait connaissance et on s'est mit à chanter et à danser devant la Gateway. J'ai commencé à chanter "Chaiya Chaiya" le fameux titre où la superstar Shahrukh Khan (qui est en passant, mon acteur indien favoris) et la superbe danseuse Malaika Arora Khan se déhanchent ensemble sur ce rythme indien endiablé. Une de mes musique préférée ça va de soit ! Les indiens étaient à la fois étonnés et ravis que je parle leur langue, ou du moins, que je la chante. Ils se sont mit à chanter avec moi, et à danser. On a bien rigolé, et c'est avec un pincement au coeur que je les ai quitté, en prenant la peine d'échanger nos numéros avant. Après quoi, j'ai pris un  bateau pour faire un tour et voir de loin les îles d'Elephanta.

 

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En observant l'eau, j'ai malheureusement constaté le pétrole qu'elle contenait ainsi que des tonnes de déchets. Une vrai poubelle publique, ça m'a fait mal au coeur. L'Inde mérite mieux. Ensuite je suis allé boire un verre dans un restaurant "Le Leopold", qui comme son nom l'indique, est un des restau les plus cher de la ville. Il avait l'air plutôt chic, et ressemblait à un pub anglais des années 30, avec de vieilles affiches de bière européenne sur les murs, et des tableaux des monuments les plus connus du monde comme la tour de pise, la tour eiffel, ou encore les pyramides de Gizeh. Après ça j'ai de nouveau arpenté les rues pour me trouver un salwar kameez qui soit à la fois beau et pas trop cher. Ce vêtement indien m'avait l'air  mieux approprié pour le climat, que mon jean tout trempé à cause de l'humidité qui me collait aux cuisses, j'avais l'impression de m'être pissé dessus. Sur le chemin, j'ai pu admirer de belles calèches décorées à l'indienne, pleines de couronnes de fleurs et peintes en argenté.

 

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J'ai pu fumer une cigarette "tranquille", et voir une fois de plus les visages choqués des Indiens qui s'arrêtaient face à moi pour m'observer comme si j'étais une bête de foire. Je n'avais qu'à leur faire un sourire pour qu'ils eclatent de rire. Bien sûr, on me dira "tu l'a bien cherché, ça se fait pas pour une femme de fumer en Inde, c'est normal que pour eux cela soit choquant" et oui c'est vrai ! J'aurai aussi pu profiter de ce voyage pour m'arrêter. Seulement ici je n'arrête pas de penser à papa, encore plus. J'aimerai tellement qu'il soit là. Le fait de savoir que je ne pourrai pas lui raconter toutes ces belles choses que je vois ici, ni même lui montrer de photos, le fait de me dire qu'on en rira pas ensemble, que je ne l'entendrais pas me dire "c'est bien ma fille, je savais que tu irais au bout de ton rêve, je suis très fier de toi", tout cela me fait très mal. Alors je fume,  par habitude aussi. Quand on a été assez con pour commencer, on ne peux pas s'arrêter facilement...Et vous savez quoi ? J'en ai même pas envie de m'arrêter, pour être honnête.

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Bref, en face de moi il y avait des marchands en tout genre, biensûr illégaux, qui exposaient leurs marchandises à même le sol, dans des sacs poubelles ou des sceaux rouillés. Le même genre de vendeurs comme on en trouve à Paris, Rome, et le reste des grandes villes du monde. Sauf que chez nous, généralement, quand un condé débarque ils s'empressent de tout remballer, récupérer leur matos le plus rapidement possible et dégager à vitesse grand V ; et bien là, pas du tout ! C'était même plutôt comique car c'était les condés qui achetaient...

Dans la soirée je suis allé mangé dans un restaurant très chic. J'ai commandé un Dal et un Paneer Kofta. Je serai incapable de vous dire ce qu'il y avait dedans, mais c'était vraiment délicieux ! Le Dal était une sorte de soupe aux lentilles très épicée et le Paneer Kofta ressemblait à des légumes parfumés mélangés à de la crème fraîche. A la fin du repas, le serveur m'a apporté un petit bol qui contenait de l'eau chaude avec un demi bout de citron qui flottait dedans. J'étais à deux doigts de le boire pensant que c'était du chaï, (le fameux thé indien) mais le serveur a éclaté de rire en me disant qu'enfait c'était pour se laver les mains...oh la boulette...Evidemment gros fou rire de ma part. En même temps il y avait deux solutions, soit c'était un rince doigt, soit du thé, alors soit je trempait mes mains dedans, soit je le buvait...Imaginez si j'avais trempé mes doigts dans le thé! ça aurait pu être pire...Ce qui m'a choqué dans ce restaurant, c'est que les serveurs restaient derrière moi, j'en avais deux pour moi toute seule, à disposition ; et il me faisait TOUT : retirer la chaise, mettre la nourriture dans l'assiette, me mettre la serviette, ou encore me servir l'eau dans le verre, j'ai carrément cru qu'ils allaient me mettre la cuillère dans la bouche ! Je n'avais qu'à claquer des doigt et ils accouraient ! Bon, en même temps je ne suis pas une habitué du grand luxe, mais c'était incroyable ! Surtout quand on sait que le tout m'a couté seulement 200 rupees, à savoir seulement 3 euros. En France, pour le même prix, j'aurai à peine eut un café à Paris, et peut-être le croquant qui va avec, tout juste ! Ici, entre l'entrée, les deux plats principaux, et les trois petits desserts, j'étais quand même plus que rassasiée.

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Enfin, désormais je suis à l'hotel et je me repose. Je reprend la route demain soir, mais j'irai faire un tour des lieux touristiques de la ville avant de partir. J'ai déjà tout prévu, je suis passé à une agence de tourisme dans la journée. Impossible de sortir pour le moment, pas même pour fumer, il pleut des trombes dehors (d'ailleurs ça aura été la seule fois dans tout le mois). J'ai pu ouvrir la fenêtre de ma chambre d'hotel, mais la clope était trempe à cause des gouttes...Malgré la pluie, il fait une chaleur à la limite du supportable, heureusement qu'il y a ce fameu ventilo accroché au plafond comme on en trouve partout en Inde; disons que ça aide ! Que dire de plus ? Je suis très satisfaite de ma première journée et j'ai déjà hâte d'être demain !